Cannabis Know How #6

Le cannabis peut-il déclencher une psychose ?

OUI, mais que dans une certaine mesure.

Le fait est que le cannabis, comme toutes les autres substances psy­choac­tives, peut déclencher une psychose latente (cachée) chez les personnes ayant une structure de per­son­nal­ité prédisposée.

En cas de prédis­po­si­tion, un épisode psychotique peut se déclencher suite à une seule con­som­ma­tion de cannabis.

La composition du produit à base de cannabis en THC et CBD joue également un rôle important dans l’apparition possible de psychoses. Les variétés de cannabis à forte teneur en THC et à faible teneur en CBD présentent un risque potentiel nettement plus élevé de déclenche­ment de psychoses.

La con­som­ma­tion mixte de cannabis avec d’autres substances (drogues stimulantes, psy­chédéliques) peut augmenter ce risque.

Cependant, une psychose ou des symptômes similaires à la psychose peuvent également se développer pro­gres­sive­ment. Cette tendance est surtout observée chez les con­som­ma­teurs habituels qui ont commencé à consommer tôt.

Quelle est la différence entre un trouble psychotique dû à une substance et un trouble psychotique primaire ?

Lorsque des symptômes psy­cho­tiques appa­rais­sent en lien avec la con­som­ma­tion de substances psy­choac­tives, la question de la cause et de l’effet se pose. S’agit-il d’un trouble psychotique primaire ou induit par une substance ?

La survenue rapide et aiguë d’une psychose induite par des substances psy­choac­tives est cer­taine­ment un indice.

Dans les deux cas, il convient de consulter un spécialiste dans les plus bref délais.

Et qu’en est-il des adolescents ?

A l’adolescence, il ne faut pas faire d’attribution diag­nos­tique hâtive, bien que l’adolescence puisse être considérée comme une période vulnérable pour l’apparition de troubles psychiques. Néanmoins, il convient de garder un œil attentif sur les éventuels symptômes précoces d’un trouble sérieux lié au cannabis. Mal­heureuse­ment, il est difficile de distinguer ces symptômes d’un com­porte­ment typique de l’adolescence.

La liste des mod­i­fi­ca­tions subtiles du com­porte­ment et du caractère chez les jeunes con­som­ma­teurs de cannabis selon Lisa Lindberg et Christian Haasen :

• Réduction de la capacité de con­cen­tra­tion et d’attention
• Réduction du niveau d’énergie
• Diminution de la motivation
• Humeurs dépressives
• Troubles du sommeil
• Aug­men­ta­tion de la fatigue
• Perte ou aug­men­ta­tion de l’appétit
• Anxiété
• Méfiance
• Aug­men­ta­tion de la sensibilité
• Sentiments allant de l’irritation à l’agressivité
• Fluc­tu­a­tions des sentiments
• Pensées magiques ou bizarres
• Négligence des soins personnels
• Diminution des per­for­mances pro­fes­sion­nelles ou scolaires
• Retrait social

On constate que la plupart des symptômes pourraient être confondus avec des com­porte­ments typiques de l’adolescence. Et c’est justement pour cette raison qu’il arrive souvent qu’ils soient mal interprétés et que l’on perde un temps précieux pour une inter­ven­tion précoce.

Que faire en cas de trouble psychotique ?

Il existe des aides pour les personnes concernées et leurs proches, qu’il convient de prendre en con­sid­éra­tion le plus rapidement possible.

Si vous présentez des symptômes, vous devez vous rendre immé­di­ate­ment aux urgences psy­chi­a­triques de l’hôpital de garde.

Toute con­som­ma­tion de substances psy­choac­tives doit être interrompue, car une con­som­ma­tion prolongée pourrait en entraîner une chroni­ci­sa­tion (un processus par lequel un état actuel évolue vers un état chronique) du trouble.

Les proches devraient demander conseil et assistance à un médecin, de préférence un psychiatre.

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